dimanche 15 mars 2015

Histoire d'un projet de sculpture...



Avant (ou après...) la lecture des magnifiques textes qui m'ont été offerts à l'issue des ateliers d'écriture de Joëlle Zirnelt ( et je ne la remercierai jamais assez de cette belle initiative !) ,

une petite histoire en images de la naissance d'une sculpture, depuis l'idée jusqu'à sa réalisation.


L'idée de départ (en 2011) : représenter visuellement la musique du piano (les mains ne sont pas encore posées)

Et l'idée reste bien au chaud dans le carnet à croquis....




En 2012... la rencontre...
Le bois brut - il sera mis à sécher et écorcé...
La reprise du projet - le travail des volutes (le détail des mains viendra après)
et la recherche des solutions techniques (la sculpture doit être démontable).


Les mains de Brigitt comme modèles pour la justesse des positions - sur du Debussy
(mais au final... elles ressembleront plus aux miennes... plus facile pour les détails)



La réalisation des mains en terre (grès blanc chamotté) - qui seront ensuite cuites




La première expo à La Roche sur Foron en Novembre 2013



Elles étaient étonnées, les mains ! Joëlle

Elles étaient étonnées, les mains !
Ce matin-là, elles étaient libres…
Blanches et libres.

La femme ne s’était rendu compte de rien.
Elle vaquait, joyeuse, légère,
Comme à l’accoutumée.
Elle n’avait pas senti
Que ses mains s’étaient dédoublées…

Libres, les mains…
Libres !!
Qu’allaient-elles faire de cette liberté ?
Elles pouvaient bien sûr se rendre utiles…
La tentation leur vint de mettre un peu de désordre et de folie dans le monde…
Se la couler douce aussi, pourquoi pas ?
Rester inactives pour une fois, s’offrir un peu de calme, de douceur…

Et puis non !
Il y avait surement mieux à faire.
Plus beau, peut-être…

Plus beau ?
Comment ? Où ? Pour qui ? Pour quoi ?

L’audace les étreignit soudain
Et elles s’envolèrent
Par-dessus le jardin,
Par-dessus les champs, les forêts…
Majestueux ce vol !
Tant de sensations nouvelles !

A l’orée du bois,
Elles se sentirent attirées,
Appelées presque,
Par une longue branche
Que d’aucuns auraient dit morte
Mais qu’elles, ressentirent plus vivante
Que tout ce qu’elles avaient croisé jusque-là…
Il émanait d’elle
Comme un creux, un manque,
Une absence, une béance,
Une solitude peut-être…
De toute l’évidence
De son silence,
La branche était invitation…

Les mains s’approchèrent…
L’air se transforma.
Le moment devint grave
Comme à l’approche d’un miracle.

Ce fut l’index de la main droite
Qui le premier osa le contact.
Délicat. Ténu.
La branche frémit,
Elle soupira d’aise.
« Enfin » susurra-t-elle.
Et ce « enfin » fut d’une pureté cristalline
Qui résonna comme un chant…

Le chant se déroula jusqu’à l’infini de son possible.
Les arbres autour
Les oiseaux autour
Se turent.

La main gauche alors, avança à son tour
Et posa le pouce sur la branche.
Un son plus grave inonda les sous-bois.
C’était
Profondément beau !

Alors les huit autres doigts s’enhardirent
Et tour à tour
Et deux par deux
Et quatre par quatre
Ils dansèrent sur l’épiderme de la branche.
Et chacun de leur appui donnait
Une note merveilleuse !...

Ils dansèrent jusqu’à s’en étourdir
Jusqu’à n’en plus pouvoir
Jusqu’à n’en plus vouloir !

Ce fut, ce jour-là, le premier concerto du monde.
Et le premier piano.



Le vent a soufflé jadis dans la branche - Joëlle

Le vent a soufflé jadis dans la branche
Il l’a bousculée
Il l’a caressée
Et ça se sent…
La pierre a roulé dans les montagnes
Dans les glaciers
Dans les torrents
Et ça se voit…
Chacun son histoire, vieille, si vieille…
Chacun son parcours, riche, si riche…
Que de joies, que de souffrances,
Que de bruits, que de silences !
Qu’elles se rencontrent un jour,
Qui l’eut dit ?
Qu’elles s’épousent ainsi,
L’une posée sur le sol,
L’autre tournée vers le ciel,
Qui l’eut prédit ?
L’harmonie est là.
Elles s’attendaient, ces deux-là
Depuis longtemps sûrement.
Peut-être qu’un ange veillait depuis des siècles
Sur leur devenir… et leur rencontre !
Et voilà qu’à la noce
Des mains sont invitées
Des mains blanches et graciles
Des mains délicates et agiles
Qui pour fêter l’incandescence de l’union
Se mettent à plaquer l’accord
L’accord de leurs deux « oui »
L’accord de leur consentement
A être ensemble pour la vie.

La musique silencieuse qui s’en dégage
Si vous ne l’entendez pas encore,
Vous qui passez,
Arrêtez-vous, tendez l’oreille
Faites un effort, écoutez bien :
La mélodie ne sera pas éternelle
Du moins ne sera-t-elle pas toujours la même
Car, bientôt, sur le bronze

Elle résonnera…


Le cœur lourd comme une pierre - Françoise

Le cœur lourd comme une pierre,
Enchainé à des fers,
il attend.
Il entend s’ouvrir les lourdes portes,
c’est enfin l’heure qu’on le sorte.
Il avance
dans cette salle immonde
emplie des parias de ce monde.

Il s’assoit,
le bois craque,
le projecteur se braque.
Le silence soudain.

Il pose ses mains fatiguées sur le piano
Do Ré Mi Fa Sol DO
Ses doigts se font légers
reprennent leur liberté.
Les mains deviennent hirondelles
et se font la belle.

Elles traversent les piliers
emportées sur la portée
volent en saupoudrant
des poussières de liberté au vent.

Note finale

Le concert est terminé
comme la récréation des prisonniers
qui retournent dans leurs quartiers.

Personne ne remarque le regard du pianiste
Le secret qui fait qu’il résiste.
Lui qui détient

la liberté entre ses mains…


Des visiteurs - Thérèse

Des visiteurs
Ne pas regarder
Surtout ne pas les regarder
Se laisser porter par la musique
ô la musique
Enfin pouvoir la respirer à pleines mains.

Des enfants
Vite, un allegretto pour capter leur attention
Puis allegro pour les attirer jusqu'à moi
Ensuite, glissando pour les voir danser
Se trémousser, virevolter
Sur le rythme endiablé, jazzy.

Zut, des adultes
Se calmer, adagio, tout en douceur
Apprivoiser le temps du rêve
Largo avec délicatesse.
Laisser filer le son sur le bois
S'ancrer à nouveau, ostinato, dans le granit
Égrener note après note
Avec émotion.
Une larme peut-être ?

Elle
Elle, à nouveau là,
Comme hier, comme avant-hier
Et le jour d'avant.
Elle,
Se faire dévorer des yeux.
Des yeux si beaux, si purs,
A s'y perdre dedans,
En perdre le fil.

Une fausse note.
Note d'espoir ou de désespoir ?
Amoureux fou d'elle
A en perdre la raison.
Me figer, attendre un miracle.
Être brisé
Ou
Devenir bronzément immortel ?


M'entendez-vous ? - Thérèse

M'entendez-vous ?
Quand le Grand Maître de Sirius m'avait dit
«Tu as atteint le sommet de ton art, il est temps pour toi de découvrir d'autres mondes, d'autres formes afin que ton art ne se fige jamais. Il te faut maintenant apprendre à partager autrement ta sensibilité de musicien. Sinon je crains que tu ne te rabougrisses dans ta virtuosité.»
Ces mots avaient tellement résonné en moi. Je sentais bien que je devenais de plus en plus mécanique, oh, une mécanique de plus en plus admirable, mais une mécanique.
Alors, quand j'ai entendu l'appel de cet homme sur terre, invitant la musique de tout son être pour la transmettre dans sa sculpture, je suis venu.
Je lui ai offert ma sensibilité de musicien. Ajoutée à la sienne de sculpteur, j'ai ressent le mariage harmonieux, total, entre la matière et l'esprit, que je recherche depuis si longtemps.
Mon esprit a volé en lui, s'est confondu dans ses doigts forts, s'est malaxé au plus profond de la glaise pour laisser émerger l'accord parfait. Celui où le geste transmet l'émotion pure, où le son file sur le bois pour résonner dans le cœur du spectateur, qui de fait devient acteur et participe lui aussi à la création de la musique en lui.
Bien ancré dans le granit, je me sens léger, aérien, porté par le souffle de la création infinie.
M'entendez-vous ?
M'entendrez-vous encore quand le bronze aura remplacé l'équilibre délicat de l'eau, de la terre, du feu et de l'air qui joue avec nous tous ?
Notre force, c'est l'éphémère qui crée l'harmonie vibratoire à chaque instant.

Ouvrez votre cœur, vous deviendrez musique avec moi.


Trentième représentation du concerto - Véronique

Voilà, c'est ce soir notre trentième représentation du concerto. Trente en un mois et demi!
Est-ce qu'ils sont tous à bout comme moi les autres ? Suis-je la seule à n'en plus pouvoir ?
Et toutes ces dates à venir...
J'étouffe, je manque d'air!
Et dire que Brahms a composé cette œuvre en symbiose avec la nature! Pas le temps pour moi d'aller en nature!
Johannes, désolée, je suis une usurpatrice de renommée mondiale! Le public qui est là va m'applaudir, comme tous les soirs; je saluerai humblement, mais toi et moi savons bien que je le dupe.
C'est bientôt à moi. J'entends l'orchestre qui joue les lacs, les forêts profondes allemandes, qui chante ton univers, l'univers entier et je vais attaquer les premières notes au piano. Bientôt c'est à moi...bientôt!

Depuis longtemps déjà mes doigts sont dévitalisés et ne jouent plus qu'une partition de calendrier... ... ... C'est à moi, je prends mon tour, je joue mon rôle... et, comme depuis des mois maintenant, je me dédouble, ma pensée s'évade. Depuis quand déjà ?
Quand j'étais enfant je passais des heures sur mon piano, j'y jouais, je m'amusais.
Il n'y avait pas de séparation entre le piano et moi, nous faisions corps.
Entre deux études, je passais la plupart de mon temps à écouter chanter la rivière, murmurer le vent, crépiter le feu, gronder l'orage. Toute imprégnée de cette vitalité, mon instrument n'avait alors plus qu'à accueillir le concerto du monde.
Je me souviens de mon étonnement lorsque la source à laquelle j'avais bu juste avant de jouer s'était mise à s'écouler de mes doigts pour agiter les touches nacrées du clavier. "Papa, Papa, mes mains, elles jouent toutes seules!"
C'était avant, c'était merveilleux.
On ne devrait jamais révéler les talents! Une fois qu'on les a révélés, on les fixe, sans vie, comme une collection de papillons! ... ... ...
Il faut que je me concentre sinon je vais rater le passage "molto vivace".
Allons! Molto vivace, vi-va-ce!
Ferme les yeux, retrouve le lac, imagine tes doigts dansant sur le bois flotté... Je flotte, je sens la salle qui retient son souffle.
Ca va aller...encore une fois, pour cette fois-ci tout le monde y a cru; ça passe, hum, un dernier tour de passe-passe.

Ensuite, je salue et je me sauve, je retourne à la vie!


Haïkus - Jacqueline

Doigts de lumière
Expérience intérieure
Un son s’élève








Force divine
Féminin ou masculin
Deux mains qui vibrent





Musique de l’homme
Plaisir des sens et du cœur
Instant de grâce


~~~~


Musique du monde
Délicieuse émotion
Le soleil se couche



~~~~~~


Accord de l’âme
Sensibilité de l’être

Deux mains, libres

Dix doigts recouverts - Laurent

Dix doigts recouverts
Agiles sur cette pente
Saisis sur l’instant

Dix doigts tout de blanc
Comme trempés dans la neige
Dévalent ces bois

Dix doigts écartés
Imitant une araignée
Peut-être ma mère

Deux mains qui s’élancent
Hors de la famille Addams
Pour la folle danse

Deux mains ou deux pieds
Comme le corps imparfait
Besoin de confiance

Deux gants deux oiseaux
Deux princesses alitées
Se sont sacrifiées

Sous cet air d’automne
En un rêve virtuose
Qui aboutit peu

Nos amours si hautes
Comme une flèche en lambeaux
Dorment à feu doux

Demain pas à pas
Tu t’éloignes encore à moi
Malgré notre règne

Balancier sans fin
Photographié en 3D
Public dénudé

Assemblée studieuse
Mains libres en vagabondage
Le dernier de tous

Elles marchent tant
Tant qu’il n’y a pas de bord
Ces mains sans un corps

Attirées devant
Sans jamais se retourner
Marcher contre vide

Et je suis la main
Qui court pour la rattraper

Sans un bruit, voilà


Pas de danse j’esquisse - Gabrielle

Main(s) : pas de danse j’esquisse,
Bois : au-dessus de ta courbe je glisse,
En duo, légères, graciles on existe,
Au bout de nos doigts, nulle note ne résiste.
Bois : le creux de ta ligne infinie,
Laisse libre cours à notre chorégraphie .
Main(s) : je trouve enfin ici l’équilibre,
Parfois ensemble ou seule, mais libre.
Pierre : réceptacle probable de notre chute,
Tu imposes ta silencieuse présence,
Entre toi et nous aucune lutte ;

Juste notre musique où flottent quelques silences.


Les mains - Florence

Deux mains ont pris la clé des champs.

Le voyage a commencé un matin de Septembre, à l’aube. Sur la pointe des pieds, elles se sont échappées.
Sans trop savoir où aller ni quoi faire, un peu l’appel du large, quoi : aller voir ce qu’il y a de l’autre côté de l’horizon, rencontrer toutes sortes de mains :
-des mains de bébé bien potelées,
-des mains d’homme charnues, trapues, qui empoignent la vie,
-des mains d’artistes déliées, sensibles, expressives,
-des mains de femmes longues algues caressantes ou petites nerveuses,
-des mains âgées, tremblotantes, pleines de souvenirs,
-des mains blanches, noires, métissées, colorées de taches de rousseur ou pleines de poils.

Et aussi, se permettre un voyage intérieur, à l’écoute de leurs sensations.
« J’aimerais tant jouer une symphonie à 3 voix, où bois, pierre et céramique se répondent et vibrent au tempo de leurs cœurs, dit l’une,
-Alors, on commence aujourd’hui », lui répond l’autre.

Elles plongent depuis l’azur vers la forêt, sautent de branche en branche et repèrent une liane merveilleuse, souple, suspendue sur un galet de granit.

Si, mi, la ré, sol, si mi la ré, sol, do fa, les mains virevoltent dans une chorégraphie improvisée et les oiseaux reprennent à plusieurs voix, magie de l’instant, caresse de la vie.


Une sculpture, un homme, son histoire. - Marie-Jo

Une sculpture, un homme, son histoire.
Nostalgie de sa mère musicienne ?
Souvenirs d’enfance.
Les notes de musique légères ou graves.
Les rares, mais fausses notes.
Ses mains sur le clavier.
La crispation des doigts à la rencontre d’un accord inconnu.
Blanches, noires.
Effleurement du clavier, survol des touches.
Croches, rondes.
Glissement silencieux, mélodie envoûtante.
Le silence derrière la musique.

Sa mère en quatre pièces et trois matières.
Visage et clavier : une branche douce, voluptueuse, sans angle ni arrête ; support de granit indestructible comme leur amour, la céramique pour ses mains. Ses mains douces, blanches, parfaites …

Alors, pourquoi le bronze ?
Rêve d’éternité pour sa mère ?

Rêve d’une œuvre immortelle pour le sculpteur ?


Quel dommage, nous aimions bien être ici - Maryvonne

Quel dommage, nous aimions bien être ici
Pianotant sans trêve sur ce morceau de bois.
Rêvant de bords de rivière éclaircis.
Imaginant comment il avait fait son choix.

Par les montagnes aussi nous nous promenons.
Car, pour sûr, ce gros caillou ne vient pas d'en bas.
Il a marché et marché pour trouver le bon.
Et c'est le bon, il n'y a pas débat.

On ne s'ennuie jamais, chaque jour tout change.
Un peu d'humidité et le bois craque, rétrécit.
De la chaleur et il se déploie tel un ange.
Le soleil vient, la pierre tiédit, sans soucis.

Ainsi, nous bougeons toujours un peu, doucement.
Devant vos yeux admiratifs, rien de figé.
Vie, éléments, homme sont unis tendrement.
Mais voilà, sans notre avis il a décidé

De nous sacrifier tous à la postérité.
De nous immobiliser en ce bronze si lourd.
Plus de mouvements, plus d'évolutions, raté.
Des heures et des heures, bloquées là, chaque jour.

Quel ennui, et encore, vous ne connaissez pas le pire.
Il faudra qu'à jamais nous cessions d'exister.
Avec ce bronze froid, nous ne pourrons plus vivre
Car il faut le couler sur notre identité.

Alors, adieu le vent, les rivières qui roulent...
Nous ne sentirons plus vos regards étonnés.
Nous serons placées quelque part dans un musée,

Sans plus qu'aucune sève dans nos veines ne coulent.


 Vibrations de l'âme - Annie

Vibrations de l'âme
 Pianiste concertiste.
Doigts nerveux 
Qui courent sur le clavier.
Travailler ses gammes
Toujours et toujours.
Recherche de l'accord parfait
Harmonie des sonorités.
Valses ou préludes
Cadences ou arpèges.
Envolée de notes
Triolets ou triples croches.
Des mains, un piano,
L'esprit vagabonde 

Et accroche un rêve.


Maman ! Ce sont de vrais gants ? - Joëlle


  • Maman !
Ce sont de vrais gants ?

  • Non, mon chéri, c’est une sculpture en céramique.

  • Ah…
Mais… quand est-ce qu’elles vont bouger les mains ?

  • Mais elles ne vont pas bouger, voyons ! C’est une sculpture.

  • Ah…
Mais quand il se réveillera…

  • Quand qui se réveillera ?

  • (Agacé) Mais maman !... L’homme… L’homme invisible qui a mis ses mains dans les gants… Qu’est-ce qu’il se passera quand il se réveillera ?

  • (Silence)
Et toi, mon chéri, qu’en penses-tu ?

  • (Réflexion silencieuse) Moi, je pense qu’il caressera le bois, qu’il le chatouillera un peu… Tu vois, il a commencé déjà…

  • Et ça fera quoi au bois, si les mains le caressent ou le chatouillent ?

  • Oh ! la branche, elle aimera ça… Oui… Elle tremblera un peu, comme quand papa me fait des bisous dans le cou avec sa moustache… Ça lui donnera des frissons !

  • Ah bon ? Et ça fait comment une branche qui a des frissons de plaisir ?

  • Oh ben c’est simple ! Ça la fera rire, et son rire, ça fera des notes, tu sais comme quand Mamie joue du piano. Oui, c’est ça… Ça fera comme si les mains jouaient du piano.

  • (Silence)
Et la pierre, mon amour ?

  • La pierre ? C’est comme l’oreille qui attend la musique, elle se tient prête ; elle espère… Tout comme moi quand Mamie s’approche de son piano…
Tu crois pas que c’est comme ça, maman ?

  • Oh si, mon chéri, si, si… bien sûr ; c’est comme ça !
Mais continue à m’expliquer, j’aime tant quand tu comprends mieux que moi !!!